Par Abdou MENEBHI
EMCEMO, Amsterdam
Les lampions du festival Touiza d’Amsterdam se sont éteints « Le CCME au cœur des MRE » lancé par un article de service, n’est qu’une fanfaronnade et une auto-glorification d’une opération de gaspillage et d’enfumage.
Une Touiza budgétivore
Certes, des artistes chevronnées comme Hanae Fadili, Najat Atabou, Aïcha Tachinuite, Daoudia, Saïda Charaf, Milouda Al Houceimia, Badr Sultan et Khadija Atlas ont pu drainer quelques milliers de fans parmi les Marocains de Hollande et même de pays environnements. De même, beaucoup d’amis de la direction,ainsi que des membres de ce Conseil qui n’ont rien à voir avec les aspects culturels, du CCME ont été invités.
Ce relatif afflux a pu cacher quelques peu l’échec du festival budgétivore organisé par les dirigeants du CCME, dont la marque de fabrique au niveau de la gouvernance est la gabegie financière sans le contrôle de qui que se soit. et « l’absence de transparence dans la gestion financière de l’institution CCME ».
Ceci rappelions-le, avait été relevé par écrit par un document officiel de la Commission des finances et du développement économique, présentant le 22 novembre 2012 un projet d’amendement des députés de la majorité de l’époque, qui avait failli être adopté, consistant à réduire de 40 millions de dirhams le budget du CCME au titre de 2013 pour le ramener à 9 millions de dirhams seulement.
Cour des comptes, où es-tu ? Et pourquoi le président du CNDH, qui a présenté aux deux chambres réunies du Parlement un rapport d’activité sur le Conseil national des droits de l’Homme, ne présente t-il pas également un rapport d’activité sur le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger en tant que (toujours) président du CCME !?
Faces cachées de la Touiza
Personne n’a été dupe pour comprendre que cette touiza ayant pour maitre-d’œuvre Boussouf et Ajbali, et concoctée à la mode tangéroise (suivez politiquement mon regard !), a été organisée d’abord pour redorer leur image peu reluisante jusqu’ici, afin de maintenir leur mainmise et leur salutation de rente dans la gestion du CCME, dont l’avenir semble leur échapper, en raison du bilan calamiteux de leur gestion en compagnie du président du Conseil et des dysfonctionnements multiples qui sont de notoriété publique.
Grâce aux deniers publics marocains qui ont été dépensés sans compter (quelques 800.000 Euros selon nos estimations), le second objectif de cette touiza à la sauce Boussouf-Ajbali et avec la bénédiction d’El Yazami est le suivant. Loin de « mettre en musique les dispositions de la Constitution concernant l’amazighité », il s’agit au contraire, de camoufler l’absence d’opérationnalisation de la Constitution concernant la langue et la culture amazigh, de faire taire les cris d’Al Jaliya s’agissant de la nécessaire effectivité de l’intégralité de ses droits citoyens et politiques par rapport au Maroc.
Tout comme l’objectif été de cacher le silence du gouvernement marocain sur les agissements des autorités consulaires néerlandaises au Maroc visant le recensement des biens au Maroc des salariés retraités ou au chômage parmi nos compatriotes en Hollande, afin de légitimer la remise en cause de leurs droits sociaux, au mépris de la convention de sécurité sociale maroc-hollandaise que le gouvernement néerlandais cherche à dénoncer sans que le gouvernement marocain ne réagisse clairement, en précisent sans détour sa position.
Un silence honteux
Le silence sur ces questions du ministre marocain de l’Emploi et des Affaires sociales, Abdesslam Seddiki, venu à Amsterdam sous la casquette PPS est honteux.
De même, l’intervention du dirigeant Parmiste sur ce point est affligeante, en défendant l’Ambassadeur du Maroc à La Haye, en chargeant à outrance les acteurs associatifs de la société civile marocaine en Hollande qui ont été vigilants et présents sur le terrain pour défendre les droits et la dignité des Marocains aux Pays-Bas.
Des partis politiques piégés
Triés sur le volet, des dirigeants de certains partis politiques marocains ont réagi à Amsterdam soit par complaisance, ou bien se sont fait piéger par l’intitulé vague sur les politiques migratoire qui leur été suggéré par les responsables du CCME : aucune critique de la mal-gouvernance de ce Conseil, silence radio sur les problèmes cruciaux vécus par les Marocains aux Pays-Bas, absence totale de traitement de la question de la citoyenneté et de la représentation politique au Maroc des citoyens marocains à l’étranger…
La Touiza s’est terminée à Amsterdam. L’opération de diversion concoctée par la direction tripartite du CCME a fait long feu. La lutte légitime et responsable des Marocains du Monde dans le cadre de la société civile indépendante continue, dans l’intérêt du développement démocratique du Maroc et des cinq millions de citoyens marocains à l’étranger.
Pire sur ce plan, le dirigeant du PAM a fait l’éloge du vote électronique proposé pour l’avenir par le président du CNDH. En droite ligne de la procuration, ce vote électronique est un moyen de gommer la nécessité d’un vote dans les pays d’immigration par les MRE durant les prochaines élections législatives et d’avoir des circonscriptions électorales législatives de l’étranger.
La lutte responsable continue
Au total, si à propos de leur opération de com et de propagande, les responsables du CCME continuent d’entreprendre avec l’argent public leur entreprise de mystification, la société civile MRE en Hollande continue plus que jamais son action militante et responsable pour l’effectivité d’une citoyenneté pleine et entière ici et là-bas. La Touiza ne nous détournera pas de notre combat juste.
Abdou MENEBHI
EMCEMO, Amsterdam